Porte-parole du Parti socialiste, Julien Dray invite les partenaires du PS à «inventer», à l'occasion des élections régionales, «une nouvelle gauche unie».
Vous avez peur de perdre les élections régionales ?
Oui. Pas parce qu'il s'agit de préserver des présidences de région ou des postes pour quelques-uns. Mais parce que, si la droite l'emporte, elle appliquera aux régions le même régime de purge que celui qu'elle applique déjà au pays. En cas de victoire des amis de messieurs Chirac et Raffarin, nos concitoyens connaîtront des difficultés supplémentaires en matière de transports, d'éducation et de logement. Si elle l'emporte, nous aurons droit à une réforme de la Sécurité sociale avec des dégâts sociaux puissance 10 comparés à ce qui s'est passé avant l'été avec les retraites. J'ajoute que nous ne pouvons pas faire comme si le 21 avril 2002 n'avait pas existé : je n'ai pas envie de voir nos concitoyens réduits à choisir entre la droite et l'extrême droite.
Vous appelez à l'union mais vous paraissez être condamnés, comme François Mitterrand le disait à propos du programme commun avec le PCF, à devoir «faire l'union pour deux»...
Nous devons être responsables et raisonnables pour tous. Il est temps pour les composantes de l'ex-gauche plurielle de sortir de la culture de la repentance, du procès en déceptions permanentes. Nous avons entendu et respecté les arguments de nos partenaires. Au regard des enjeux politiques et sociaux que je viens d'évoquer, l'union est un impératif. Ce