«L'affaire Ramadan» va-t-elle plomber le Forum social européen (FSE) ? La mise en cause d'«intellectuels juifs français», début octobre, par le théologien musulman Tariq Ramadan, continue de susciter de violentes réactions. Invité du rassemblement altermondialiste prévu mi-novembre à Saint-Denis, l'universitaire suisse avait notamment accusé ces intellectuels de défendre Israël par réflexe communautaire (Libération du 24 octobre).
Plusieurs dirigeants socialistes ont déjà demandé la semaine dernière son exclusion du FSE. Dimanche, c'est Malek Boutih, secrétaire national du PS et ex-président de SOS Racisme, qui a affirmé qu'il «ne comprend pas» la présence de Ramadan au sein du mouvement altermondialiste. Hier, le chevènementiste Jean-Luc Laurent a accusé Ramadan d'avoir choisi «son camp», celui de «l'antirépublique et l'anti-universalisme» et d'être «un adversaire de la République». Côté associatif, la Licra a qualifié le théologien d'«antisémite». Il «essaie d'exister et de jouer un rôle sur la scène de l'islam français en utilisant la même rhétorique que monsieur Le Pen», a affirmé l'association.
Parmi ses défenseurs, le théologien peut compter sur la LCR, pour qui sa participation au FSE «n'est pas illégitime». Ses propos, a ajouté le parti d'Olivier Besancenot, «ne relèvent pas de l'antisémitisme».
Chez les Verts, on pointe plutôt les responsabilités du PS. Le député de Gironde, Noël Mamère, a dénoncé «la campagne menée contre le texte» de Ramadan, un «moyen de déstabilise