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Libération

La menace faite à Bruxelles.

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Raffarin et Schröder veulent continuer à agir à leur guise.
publié le 29 octobre 2003 à 1h36

Poitiers, envoyée spéciale.

Ich liebe dich en Poitou-Charentes. Jean-Pierre Raffarin aura réussi à retenir près de vingt-quatre heures le chancelier Gerhard Schröder dans son fief de Poitiers pour célébrer le couple franco-allemand. Une prouesse destinée à montrer qu'il est farouchement européen après ses propos désastreux sur les «bureaux» bruxellois. Les deux hommes ont dîné ensemble lundi, avant de présider, hier, une rencontre entre les régions françaises et les Länder allemands. Dans une ville totalement bouclée par la police, ils ont pu échanger leurs vues sans être gênés par la centaine de manifestants venus protester contre «l'Europe libérale».

Confrontés aux mêmes difficultés économiques, Raffarin et Schröder ont tenu à réaffirmer que le couple franco-allemand est bien le moteur de l'UE. Tout en prenant soin de ne pas froisser les autres pays membres ­ «l'amitié franco-allemande n'est dirigée contre personne», a affirmé le Premier ministre français ­, ils ont redit leur conviction d'avoir droit à un traitement particulier. «Nous disons clairement à Bruxelles que pour moderniser les deux économies les plus puissantes d'Europe» il faut une attitude «réaliste», a lancé Raffarin. Encore plus clair, Schröder a déclaré qu'il espérait que le prochain conseil Ecofin, qui réunira les ministres des Finances de l'UE le 4 novembre, aurait la «sagesse d'éviter une confrontation» avec la France et l'Allemagne sur leurs déficits. Réaffirmant que «le pacte de stabilité et de croissan