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Libération

Le FN sans voile devant la commission Stasi.

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Malgré le conseil de Chirac, le médiateur a invité Bruno Gollnisch à s'exprimer sur le port du foulard.
publié le 29 octobre 2003 à 1h35

Bruno Gollnisch ne contient plus sa joie. Le numéro 2 du Front national était, hier, invité à plancher sous les ors du Sénat devant la commission Stasi sur la laïcité. De quoi jubiler doublement pour le délégué général du parti d'extrême droite. Non seulement son parti a ainsi empoché une reconnaissance à laquelle il ne cesse de prétendre, mais Gollnisch a lui-même été, l'espace d'une matinée, aussi fréquentable que les responsables des autres formations politiques. Une façon de rattraper un peu de son retard sur sa rivale Marine Le Pen, qui possède plusieurs longueurs d'avance dans la course à la banalisation de l'image du FN.

«Apartheid». A défaut d'avoir été consulté par le chef de l'Etat sur le projet de Constitution européenne ­ Jacques Chirac ne reçoit que les partis représentés au Parlement (lire page 13) ­, le parti d'extrême droite se satisfait donc de ce lot de consolation. «Je constate que le président de la République, par mesure d'apartheid, ne veut pas entendre ce que des gens qualifiés ­ puisqu'ils siègent de longue date au Parlement européen ­ ont à dire sur le projet de future Constitution», se rengorge Bruno Gollnisch, louant la courtoisie du médiateur de la République. Bernard Stasi n'a pourtant jamais ménagé ses attaques contre le FN. Au point d'apparaître pendant longtemps aux yeux des lepénistes comme l'ennemi numéro 1. Auteur en 1984 d'un ouvrage intitulé L'immigration, une chance pour la France, il n'a jamais cessé de dénoncer les atermoiements de la d