L'abstention est en passe de devenir une seconde nature à l'UDF, pourtant membre de la majorité. Les députés du groupe de François Bayrou s'étaient abstenus de voter la partie recette du budget de l'Etat la semaine passée. Ils menacent de faire de même sur la globalité (recettes et dépenses). Hier, Hervé Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée, a fait à nouveau monter la pression vis-à-vis du gouvernement. «Il n'y a aucune raison que nous changions notre vote», a-t-il déclaré sur la Chaîne parlementaire, précisant : «Sauf si le gouvernement fait un geste.»
Il reste une fenêtre de tir au gouvernement s'il veut se concilier le vote des centristes : l'examen mercredi 5 novembre du budget de l'emploi. A cette occasion, l'ASS l'indemnité des chômeurs de longue durée que Fillon a décidé de bloquer à deux ans sera évoquée. Autre sujet d'abstention possible : le budget de la Sécurité sociale (PLFSS). L'UDF rejoue la même pièce que pour le budget de l'Etat : elle critique vertement l'orientation gouvernementale, en particulier le report de la réforme de fond de la Sécu à 2004, l'acceptation d'un déficit abyssal de 10,8 milliards d'euros, la non-maîtrise des dépenses de santé, mais demande au gouvernement d'accepter un amendement mineur comme preuve de son «écoute» de la majorité. En l'occurrence, l'UDF veut absolument obtenir un élargissement de l'accès des mères de famille nombreuse à l'allocation personnalisée jeune enfant.
Pas de quoi fouetter un centriste. Mais l'UDF agace