Contre la décentralisation «libérale» de Raffarin, Laurent Fabius a présenté hier son projet de «démocratie territoriale», nouveau concept mis au point par le PS en vue des élections régionales et cantonales de mars. «Le Parti socialiste a travaillé. Nous sommes maintenant opérationnels», a assuré le numéro 2 du PS, alors que Raffarin vient d'ouvrir au Sénat la discussion sur les transferts de compétences de l'Etat aux régions et départements. «Le PS combat la fausse décentralisation Raffarin-Sarkozy, qui est en réalité un démantèlement des services publics sur le dos des collectivités locales», a renchéri Fabius, secrétaire national du PS aux élus et aux territoires.
Décentralisateurs historiques (grâce aux lois Defferre de 1982), les socialistes avaient eu du mal à se positionner face à l'acte II de la décentralisation. Après avoir beaucoup phosphoré, les voilà donc en ordre de marche. Ils dénoncent les dangers du projet Raffarin (mise concurrence des territoires, explosion des impôts locaux, désengagement de l'Etat), mais présentent des contre-propositions : élection des communautés d'agglomérations au suffrage universel, scrutin départemental à la proportionnelle, conseils de quartier obligatoires dans les villes de plus de 20 000 habitants... Et voilà Fabius transformé en héraut de la «démocratie territoriale».
Afin de renforcer ses réseaux, ce dernier a également annoncé la création d'une «Maison des élus» destinée à «muscler le dispositif» en direction des petites mains