Le bon élève du gouvernement risque bien de passer un sale quart d'heure. François Fillon, ministre des Affaires sociales, s'est fait repérer par Matignon : c'est lui qui a confié à des journalistes que le gouvernement avait décidé de supprimer le congé de Pentecôte. Et qui a mis, du même coup, Jean-Pierre Raffarin sous un feu nourri de critiques. Les services du Premier ministre ont mené leur petite enquête pour chercher le cafteur.
«Faute». Hier, ils ont eu la certitude que l'annonce prématurée de la suppression d'un jour férié provenait de Fillon ; les noms des journalistes qui ont relaté la décision figureraient à son agenda. Jean-Pierre Raffarin n'a pas pu s'expliquer en tête à tête avec le ministre des Affaires sociales, ce dernier s'étant envolé pour le Japon. Mais son directeur de cabinet, Jean-Paul Faugère, s'est fait vertement tancer par le directeur adjoint de cabinet du Premier ministre, Jean-François Cirelli. Pour Matignon, une chose est claire : «Fillon a commis une faute.»
Reste que, pour l'instant, c'est surtout Raffarin qui est dans l'embarras. Comment sortir de ce pataquès sur le jour férié ? S'il s'accroche à son idée et confirme dans quelques jours qu'il supprime le caractère chômé du lundi de Pentecôte, il devra affronter la grogne des syndicats et des partis de gauche, mais aussi de nombreuses personnalités de droite. S'il renonce, cela apparaîtra comme une reculade à un moment où il chute encore dans les sondages.
Pour limiter les dégâts, il cherche déses