Le lundi de Pentecôte continue à faire des victimes. Après Jean-Pierre Raffarin, soumis à de nombreuses critiques au sujet de son projet de suppression du jour férié pour financer l'aide aux personnes âgées et aux handicapés, François Fillon est devenu la cible désignée pour encaisser les dommages collatéraux. Soupçonné d'avoir vendu la mèche (Libération d'hier), le ministre des Affaires sociales et du Travail est le bouc émissaire du nouveau pataquès gouvernemental. Hier matin, lors du petit déjeuner des éléphants de l'UMP à Matignon, Alain Juppé, patron du parti chiraquien, n'a pas caché sa colère contre l'auteur de la fuite. L'entourage de François Fillon, actuellement en voyage au Japon, jure que le ministre n'a jamais eu l'intention de couler la mesure : «S'il la trouvait difficile à réaliser techniquement, il l'a toujours jugée politiquement opportune et l'a même défendue.»
En tout état de cause, le mal est fait : Raffarin, qui n'obtient plus que 33 % de bonnes opinions selon un sondage Sofrès-Figaro Magazine (1), a un nouveau casse-tête sur les bras. Hier matin, le «plan vieux», évoqué après la catastrophe sanitaire de la canicule, a fait l'objet de débats entre les différents leaders UMP. Alain Juppé a renouvelé sa suggestion de consacrer à la solidarité un jour de RTT, rebaptisé «jour flottant», plutôt qu'un jour férié. «Trop difficile à mettre en oeuvre», lui a en substance rétorqué le chef du gouvernement.
Preuve de l'embarras dans lequel se débat la majorité, un pa