L'accord électoral entre LO et la LCR, que devrait ratifier samedi soir le XVe Congrès de la Ligue communiste révolutionnaire réuni à Saint-Denis, va-t-elle faire éclater le parti d'Alain Krivine ? «Dramatisation» que de le penser, répond le député européen, favorable au rapprochement avec le mouvement d'Arlette Laguiller. «Il y a un désaccord profond entre nous», rétorque Christian Picquet, principal opposant au pacte réunissant LO-LCR. Selon lui, «une ligne jaune a été franchie, on va droit vers l'accident».
Loin encore de s'être changée en boeuf, la grenouille trotskiste a commencé à enfler. Les 4,75 % de Besancenot à la présidentielle 2002, des recrues importantes (les effectifs auraient doublé en deux ans, passant à plus de 3 000), et sa place importante dans le mouvement social lui donnent des ambitions pour les prochaines échéances. Krivine, qui ne veut pas faire de pronostic, estime «possible» de tutoyer les 10 % grâce au rapprochement avec les camarades de Laguiller. «Si on y allait séparés, on ferait 2 % chacun !»
Son ami François Sabado est encore plus ambitieux. Selon lui, l'alliance des trotskistes doit les installer dans la cour des grands. «La question est de savoir si, à côté de la droite, de la gauche traditionnelle et du FN, nous constituerons une quatrième force, explique le mentor de Besancenot. Le jeu politique doit se jouer à quatre. Il faut offrir une alternative globale sur la scène nationale.»
Les camarades de Picquet (30 % lors des congrès locaux) ont