Vendredi, le secrétariat d'organisation du Forum social européen a tenté d'éteindre l'incendie né de la publication d'un texte de Tariq Ramadan qui mettait en cause des «intellectuels juifs». Dans un communiqué commun, les responsables altermondialistes réaffirment que le théologien a «sa place» parmi eux. Son «texte n'est nullement antisémite», écrivent les organisateurs du FSE, sinon ils «en [auraient] tiré toutes les conséquences». Et donc exclu Ramadan, réputé proche des Frères musulmans. Ce ne sera pas le cas : il participera à une des séances plénières du FSE (sur l'antiracisme, la xénophobie l'antisémitisme) qui se tiendra du 12 au 15 novembre.
La gestation de ce texte de réhabilitation de Ramadan n'a pas été facile. Lorsqu'éclate l'affaire, une majorité des organisateurs du FSE refusent de réagir. A fortiori de condamner les propos du prédicateur suisse. Mais les politiques s'en mêlent. Notamment les socialistes qui demandent, ordonnent pres que, aux altermondialistes de rompre avec Ramadan (Libération du 24 octobre). Refusant que «le Forum soit pollué par l'affaire», une demi-douzaine de responsables du FSE décident mercredi de rédiger un projet de texte. C'est Pierre Barge, responsable de la Ligue des droits de l'homme, qui tient la plume. Vendredi, le document est soumis aux membres du secrétariat d'organisation, qui se réunissent dans une salle de la mairie du IIe arrondissement de Paris. Une heure durant, le débat est vif. Violent, parfois. Deux lignes s'affronte