L'affaire Ramadan, suite. Et toujours pas fin. Interrogé hier soir par Libération, le député socialiste Manuel Valls dénonce le «manque de courage» des altermondialistes qui ont refusé, vendredi, d'exclure de leur grand-messe française de la mi-novembre le théologien musulman Tariq Ramadan. Début octobre, le prédicateur suisse avait publié une tribune libre sur le forum électronique de discussion du Forum social européen (FSE) dans laquelle il mettait en cause «des intellectuels juifs français», en les accusant notamment de défendre Israël par réflexe communautaire. Des propos «antisémites», selon Manuel Valls, signataire d'un texte, il y a dix jours, avec deux autres responsables du PS, Jean-Luc Mélenchon et Vincent Peillon. Pas pour la «direction» du FSE. Vendredi, elle publiait, à l'issue d'un débat vif entre ses différentes composantes, un communiqué qui accordait son blanc-seing à la partici pation de Ramadan à un des 275 débats programmés pour le FSE.

Valls, vice-président du groupe d'amitié franco-palestinien à l'Assemblée nationale, considère que cette décision révèle «un problème de stratégie» : «Ce n'est pas en sous-traitant les territoires abandonnés par la République à M. Ramadan que nous résoudrons les problèmes du nouveau prolétariat qui y vit.» Comme le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), qui a annoncé samedi qu'il participerait au FSE malgré «la logique communautariste» du théologien, le député de l'Essonne refuse de «laisser