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Libération

La hausse du tabac, nouvelle carotte électorale du FN

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publié le 4 novembre 2003 à 1h42

Saint-Priest (Rhône) envoyé spécial

Une bouteille de rouge «cuvée Le Pen» sur une étagère. Et au-dessus de la machine à café, sur le manteau de la hotte, un calendrier de campagne des législatives 2002 à l'effigie de Bruno Gollnisch, le numéro deux du Front national. Emmanuel Roman affiche un lepénisme discret, mais bien visible à ces quelques «détails» décoratifs. «Pas question de parler politique avec les clients, ça nuit au commerce», dit le patron du bar-tabac-PMU La Chaumière, planté en bordure de nationale dans la zone industrielle de Saint-Priest. Emmanuel Roman figure pourtant en troisième position sur la liste frontiste conduite par Bruno Gollnisch aux régionales en Rhône-Alpes. Aux législatives de 2002, le Front national a totalisé plus de 23 % dans la circonscription.

«Frontières passoires». Derrière son comptoir, le militant frontiste n'a pas à forcer son talent prosélytique : les accros à la blonde ou à la brune crachent d'eux-mêmes l'amertume provoquée par la dernière hausse du tabac. «Faites-moi un prix ou la prochaine fois je les prends en Espagne», plaisante un consommateur. «Tout cela ne va contribuer qu'à augmenter la contrebande», lui répond le buraliste, qui désigne les filières étrangères à la pointe de tous les trafics «dans une Europe où les frontières sont des passoires». «Ce n'est pas le tabac qui tue, mais les impôts», rage un client en bout de zinc, après avoir fait valider son ticket de PMU. A l'heure du petit blanc ou des premiers pastis, pas beso