Petit à petit, l'oisillon centriste fait son nid. Considérée par l'UMP comme quantité négligeable il y a peu encore, l'UDF s'est vu proposer hier un «code de bonne conduite» par son grand frère chiraquien. Par la voix de son porte-parole Renaud Donnedieu de Vabres, l'UMP a dessiné les contours d'un accord électoral afin d'«éviter les divisions suicidaires qui font le jeu du Front national». En substance, elle propose à François Bayrou de faire liste commune dès le premier tour dans les quatorze régions (sur vingt-deux) que la droite détient. Ce qui permettrait notamment à l'UDF de faire le plein des soutiens derrière Anne-Marie Comparini en Rhône-Alpes, seule région présidée par les centristes. Et à l'UMP de partir sereinement à la bataille dans les treize autres régions à majorité chiraquienne.
Appétits. Peut-être insuffisant pour calmer les appétits du chef centriste. «La culture de protection des sortants, on la connaît depuis vingt ans, martèle un de ses proches. Cela veut dire : pas de renouvellement, et des électeurs qui s'abstiennent ou qui votent FN.» Grisé par les sondages, Bayrou reconnaît du bout des lèvres qu'«il y a des sortants qui méritent d'être protégés».
«L'UMP est prête à soutenir les présidents sortants UDF ; elle souhaite qu'il en aille de même pour l'UDF vis-à-vis des présidents sortants UMP», a déclaré Donnedieu de Vabres. Cet accord a minima présente un avantage pour l'UDF, puisqu'il permettrait à ses candidats les plus sérieux (François Bayrou en Aquit