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Libération

Fillon perd des points avec Raffarin

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Selon Matignon, sa fuite sur le lundi de Pentecôte était calculée.
publié le 5 novembre 2003 à 1h42

François Fillon est désormais un ministre «sous surveillance». «Nous regarderons de très près ce que fait son équipe», indique-t-on à Matignon. Jusque-là bon élève du gouvernement, le ministre des Affaires sociales a «déçu» Jean-Pierre Raffarin en dévoilant à des journalistes qu'il s'apprêtait à supprimer le lundi de Pentecôte pour financer le plan vieillesse. Les deux hommes se sont expliqué lundi en tête à tête au retour de François Fillon du Japon. «Raffarin lui en a vraiment voulu, mais la situation est en voie d'apaisement», a commenté un proche du Premier ministre.

«Exprès». Reste que la confiance entre eux est entamée. Matignon est persuadé que le ministre des Affaires sociales a fait «exprès» de faire fuiter la décision gouvernementale pour mieux la faire capoter.

L'amertume de Raffarin est à la hauteur des espoirs qu'il avait mis en Fillon. Au départ méfiant envers celui qui avait ses entrées directes à l'Elysée, le Premier ministre a vite compris qu'il pouvait en faire un contre-pouvoir à l'envahissant Nicolas Sarkozy. Inquiet des ambitions de son numéro 2, le chef du gouvernement confiait alors volontiers que son numéro 3 avait, lui aussi, l'étoffe d'un Premier ministre.

A l'inverse du locataire de la Place Beauvau qui a tendance à travailler en solo, Jean-Pierre Raffarin appréciait la loyauté de l'élu sarthois : «Il a l'esprit d'équipe, il est collectif.» Seul reproche qu'il avait à lui faire : sa trop grande discrétion et sa difficulté à transformer en succès polit