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Libération

Juppé et Douste se réveillent altermondialistes

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Lors d'un colloque hier à Paris, l'UMP a vanté les mérites d'une autre économie.
publié le 5 novembre 2003 à 1h42

José Bové et ses amis n'ont qu'à bien se tenir. Dans le grand combat contre la mondialisation libérale, voilà que des chiraquiens sans complexes ambitionnent de leur voler la vedette. Alain Juppé président de l'UMP a fait savoir hier que s'il «résistait à la tentation de devenir antimondialiste», il pouvait en revanche, sans frayeur, se dire lui même «altermondialiste». De son côté, Philippe Douste-Blazy, secrétaire général de l'UMP, martelait sa nouvelle profession de foi en rendant hommage aux 200 000 manifestants qui se sont rassemblés, en août sur le plateau du Larzac : «Nous aussi nous voulons changer le monde (...) De Seattle à l'échec de Cancun, du 11 septembre à la guerre en Irak, de la vache folle à l'Erika, ce qui s'est passé depuis quelques années nous oblige à refonder notre pensée politique.»

A huit jours du Forum social de Paris-Saint-Denis, les dirigeants de l'UMP s'exprimaient hier à l'Institut du monde arabe dans le cadre d'un colloque sur le thème «partager les fruits de la mondialisation». Au cours des trois tables rondes, plusieurs représentants du «mouvement social», réputés peu favorables aux thèses de la droite, ont été entendus : Michèle Rivasi de Greenpeace, Hélène Rossert d'Aides et Jean-Michel Joubier de la CGT, le président d'Attac, Jacques Nikonoff, était excusé pour cause de maladie. Comme ces militants, Alain Juppé ne veut pas «se satisfaire du monde tel qu'il va», avec sa couche d'ozone mitée, ses terroristes et sa fracture Nord-Sud. Et si le l