Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Bercy a fait ses comptes et le résultat est pour le moins déplaisant : la France, déjà aux prises avec de graves difficultés budgétaires, risque de supporter l'essentiel de la facture de l'élargissement. Selon le ministère des Finances, alors que la France reçoit à peu près autant qu'elle verse au budget communautaire, dès 2006 elle versera plus et recevra moins. Selon les scénarios établis par Bercy dont Libération a pu prendre connaissance, le «solde net» atteindra -0,38 % voire -0,46 % du PIB en 2013... Soit un coût net annuel compris entre 5,7 milliards et 6,9 milliards d'euros. Autant dire que le montant de la facture reste en travers de la gorge du gouvernement français.
Le message a déjà été envoyé à la Commission européenne, qui devrait rendre publique d'ici à décembre sa proposition de perspectives financières pour 2007-2013, afin qu'elle se débrouille pour que Paris ne soit pas le dindon de la farce. L'attitude de la France peut paraître bien égoïste, elle qui a si longtemps bénéficié à plein du budget communautaire, notamment par le biais de la politique agricole commune (PAC).
Solidarité. Mais tout ne se résume pas à un problème de gros sous, comme on le souligne à Paris. Personne n'a oublié que les pays de l'Est se sont rangés comme un seul homme derrière les Américains dans l'affaire irakienne. «La solidarité européenne ne se divise pas : on ne peut pas dire qu'on a des droits au titre de la solidarité interne et affirmer en mê