Ces signes-là n'ont rien d'ostentatoire. Ils sont politiques. L'Elysée, Matignon et l'UMP préparent désormais l'opinion publique à l'idée d'une nouvelle législation sur la laïcité. «On va vers une loi», a confirmé hier un ministre à Libération. «Plus personne ne l'exclut aujourd'hui, même si c'est trop tôt pour l'affirmer de manière certaine», ajoute un proche de Jean-Pierre Raffarin. Et tant pis si Nicolas Sarkozy persiste à penser que les textes existants suffisent à régler les cas litigieux, notamment sur le port du foulard islamique à l'école ou au travail. La commission Stasi sur «la laïcité dans la République» doit remettre avant la fin de l'année son rapport au chef de l'Etat. Jacques Chirac ne se prononcera qu'alors. Mais la détermination du couple exécutif à légiférer ne fait plus guère de doute (Libération du 23 mai).
Lors d'un récent déplacement à Valenciennes, Jacques Chirac s'était montré direct en évoquant «s'il le faut, un recours à la loi». «On ne peut accepter que certains s'abritent derrière une conception dévoyée de la liberté religieuse pour défier les lois de la République ou mettre en cause ces acquis fondamentaux d'une société moderne que sont l'égalité des sexes et la dignité de la femme.»
Mardi, devant les députés UMP, le Premier ministre a redit les deux principes qui l'animent en matière de laïcité : «fermeté et clarté». Le terrain pour une loi semble balisé. Le vice-président de la Cour européenne des droits de l'homme, Jean-Paul Costa, est venu opp