Pas si puissants, piètres stratèges, mais malgré tout sujet de préoccupation obsessionnel. Ce paradoxe sert de toile de fond à l'intérêt soutenu que le Parti socialiste entretient pour l'extrême gauche. Nombreux sont ses dirigeants qui minimisent le poids électoral de l'extrême gauche lors des prochaines élections régionales. Et ils sont encore plus nombreux à considérer que la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), pacsée avec Lutte ouvrière (LO) depuis le week-end dernier, a commis «une faute terrible» en acceptant de se caler sur la position traditionnelle de la formation d'Arlette Laguiller : le refus de se prononcer en faveur de la gauche au second tour. Selon la rue de Solférino, cette décision aurait l'avantage de reporter sur l'extrême gauche «la pression» que les socialistes subissaient depuis le rassemblement du Larzac, cet été, autour de José Bové. Désormais, ce n'est plus la question de l'influence de l'extrême gauche au premier tour des élections qui serait dominante, mais celle de son attitude à l'égard de la gauche en général, et du PS en particulier, au second tour.
Ce raisonnement a cependant un inconvénient majeur : il relève du strict discours d'appareil. Faire de la tambouille dans l'arrière-cuisine électorale au moment où les Français attendent les socialistes sur le terrain des contre-propositions au gouvernement n'est pas vraiment habile. Lors du bureau national de mardi, Jean-Christophe Cambadélis a ainsi estimé que les débats chez les socialistes ne