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Libération

Raffarin presque seul

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publié le 12 novembre 2003 à 1h51

La violence des mots est prudemment répétée sous couvert de l'anonymat. «Raffarin ? C'est un blaireau. Je l'ai toujours dit. Ça ne m'étonne pas qu'il s'écroule.» C'est un ministre qui parle. A un autre ministre. Le chef du gouvernement chute dans les sondages, et les langues se délient. Les mauvaises, surtout. Ou bien celles qui, comme Nicolas Sarkozy, complimentent pour mieux assassiner.

Vendredi, le ministre de l'Intérieur a fait l'éloge, depuis Blois, du «courage» et de la «dignité» du Premier ministre. Une attitude jugée «particulièrement vicieuse» par un autre ministre : «Le soutenir de cette façon, c'est signifier qu'il est à terre.» Nicolas Sarkozy a poussé la délicatesse jusqu'à venir à la rescousse de son patron entouré d'élus UDF, ceux-là même qui, derrière François Bayrou, se font fort de pourrir quotidiennement le mandat du chef du gouvernement. Raffinement suprême, le locataire de la place Beauvau a salué au même moment André Santini, son «ami depuis plusieurs années», candidat probable des centristes en Ile-de-France contre... Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement. Matignon n'a guère apprécié, mais se fait philosophe : «Sarkozy a toujours joué perso, il n'y a rien de neuf.»

«Mauvaise mine». Il n'empêche. L'ambiance semble de plus en plus délétère au sein du gouvernement, qui se retrouve aujourd'hui en Conseil des ministres après un long week-end. De nombreux ministres n'hésitent plus à gloser sur la «fatigue» et la «mauvaise mine» du Premier ministr