Près de 200 000 salariés du privé ayant commencé à travailler très jeunes pourront, dès l'an prochain, partir en retraite avant l'âge de 60 ans. Les organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) et quatre syndicats sur cinq (CFDT, FO, CFTC et CGC, la CGT ayant refusé de signer) sont parvenus hier, peu avant 3 heures du matin, à un accord sur les régimes de retraites complémentaires (Agirc pour les cadres, Arrco pour les non-cadres) qui leur permettra de bénéficier de cette mesure prévue par la réforme Fillon dès le 1er janvier 2004.
Tant que les partenaires sociaux, qui gèrent de façon paritaire les caisses complémentaires, ne s'étaient pas entendus, la possibilité de partir avant 60 ans pour ceux qui ont démarré dans la vie active à 16 ou 17 ans restait purement théorique. Aucun salarié du privé ne pouvait envisager de cesser son activité sans faire valoir ses droits à la retraite complémentaire, qui assure jusqu'à la moitié de la pension, et davantage pour les cadres.
Entamées le 9 septembre, les négociations ont achoppé pendant deux mois sur la volonté du Medef d'assurer à l'horizon 2020 l'équilibre financier en ayant uniquement recours à la hausse des cotisations des salariés ou à la baisse de leur pouvoir d'achat. Mais, dans la nuit de mercredi à jeudi, le chef de file de la délégation patronale, Guillaume Sarkozy, industriel du textile et frère du ministre de l'Intérieur, a accepté de débloquer la situation : non seulement le pouvoir d'achat des retraites complémentaire