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Libération

Giscard sous la Coupole: les droites se déchirent

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L'académicien Maurice Druon, gaulliste historique, en fait une question plus politique que littéraire.
publié le 15 novembre 2003 à 1h53

Une querelle sous la Coupole qui vire à la Star Ac' en habit vert ? L'institution du quai Conti retentit des échanges d'une bataille que l'on croyait achevée depuis belle lurette : celle qui opposa de Gaulle à ses ennemis conservateurs, descendants de la droite pétainiste ou anciens proches de l'OAS. En jeu : la candidature de Valéry Giscard d'Estaing au fauteuil de Léopold Sédar Senghor. Défouraillant son épée dans le supplément littéraire du Figaro de jeudi, Maurice Druon, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie française, s'oppose violemment à l'élection de Giscard sous la Coupole.

Quelle mouche a piqué le gaulliste Druon ? Son argumentation repose sur la tradition. Elle est aussi éminemment politique. Il serait malsain, écrit-il, que «l'Ex», qui agréa, comme c'est l'une des prérogatives du Président, nombre d'académiciens, soit lui-même candidat. Le renvoi d'ascenseur ne serait pas dans les moeurs académiciennes. Derrière ce principe se cache un double règlement de comptes. Outre que VGE n'a commis que des ouvrages qui «ne l'imposent pas dans l'histoire de la littérature française» (1), à l'inverse de De Gaulle «qui était, lui, un immense écrivain» ou de Mitterrand «qui avait incontestablement une oeuvre», sa démarche «n'a d'assise que politique». «Et c'est là que le bât blesse», ajoute Druon. Si la présence de Giscard à l'Académie est illégitime, c'est parce qu'avec son parti il fit «perdre au général de Gaulle le référendum de 1969, causant son départ, un an avant