Jean-Pierre «décentralisator» Raffarin a encore frappé. L'«acte II» a beau ne pas encore être digéré, voici venu le temps de «l'acte III de la décentralisation» ! Fraîchement accueilli par quelques sifflets, Raffarin a promis, hier, aux maires de France, réunis à Paris pour leur 86e congrès, un troisième volet de transfert de compétences... alors que le Parlement commence à peine l'examen du deuxième, destiné aux régions et aux départements. Pour ne pas faire de jaloux, «l'acte III» ­ dont le contenu n'a pas été précisé ­ sera celui «du fait communal et de l'intercommunalité», a annoncé Raffarin. Juste avant son intervention, il avait dû endurer une sévère mise en garde de la part de Daniel Hoeffel (UMP), président de l'Association des maires de France (AMF) : «Les communes et les communautés ont été trop oubliées dans la loi constitutionnelle (...). Il est urgent de combler cette lacune et d'affirmer qu'elles sont des partenaires et non des sous-traitants.» Le secrétaire général de l'AMF, André Laignel (PS), avait également évoqué la «nécessaire péréquation» entre collectivités riches et pauvres, affirmant que le projet actuel n'apportait aucune réponse sur ce point. «Les déclarations d'amour ne suffisent pas, il faut aussi des preuves d'amour !», a-t-il lancé, applaudi par les milliers de maires présents au parc des Expositions. A quoi Raffarin a répondu qu'«il n'y a pas de grand soir de la décentralisation» et que les maires ne seront pas oubliés à l'avenir. Paroles, paro