Trop pressé, François Fillon ? Au Sénat, la fronde contre son projet de loi créant le RMA (revenu minimum d'activité) et décentralisant le RMI (revenu minimum d'insertion) était venue essentiellement des associations de lutte contre les exclusions, relayées dans l'hémicycle par l'opposition de gauche. Le PS et le PC s'étaient notamment inquiétés des risques d'apparition d'un salariat pauvre, avec les incitations financières que confère le dispositif RMA aux entreprises qui embauchent des allocataires du RMI.
Mais à l'Assemblée nationale, qui doit examiner le texte à partir de cet après-midi, la volonté de modifier substantiellement le projet du ministre des Affaires sociales émane des rangs mêmes de l'UMP. La Commission des affaires sociales a ainsi adopté une série d'amendements proposés par sa rapporteure, la députée UMP des Yvelines, Christine Boutin. La parlementaire ne se contente pas de corriger, de préciser, d'infléchir à la marge le texte gouvernemental, comme il est de coutume dans les projets de loi. Nombre de ses amendements portent sur des modifications de fond et transfigurent le texte défendu par François Fillon.
L'UDF s'est engouffrée dans la brèche. Hier, François Sauvadet, porte-parole de la formation de François Bayrou, a annoncé que son groupe souhaite que le RMA «débouche sur un vrai emploi durable qui permette aux gens de se projeter dans l'avenir» et que l'UDF votera les amendements proposés par Christine Boutin.
Godillots. Un charivari qui a fait réagir l