La participation de Tariq Ramadan, ce soir, à l'émission Cent minutes pour convaincre, sur France 2, où il dialoguera avec Nicolas Sarkozy, fait couiner une partie de la classe politique. Hier, plusieurs députés, de droite comme de gauche, ont fait part de leur réprobation. «Le ministre de l'Intérieur prend une responsabilité importante d'institutionnaliser Tariq Ramadan comme interlocuteur, a commenté Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS. Cela ne me surprend pas. M. Sarkozy a une attitude ambiguë dans ses relations avec les représentants du culte musulman.» Plusieurs élus de droite partagent cette analyse. Pour Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée nationale, ce débat est «une grave erreur : il ne faut pas faire de Ramadan le représentant de l'islam». De même, Maurice Leroy, député UDF du Loir-et-Cher, juge que «ce n'est pas la peine de le mettre en scène et de lui faire de la publicité». Il distingue le cas du théologien de celui de Jean-Marie Le Pen, qui sera lui aussi présent ce soir sur le plateau de France 2 : «Ce n'est pas la même chose : Le Pen se présente, il a des élus et il défend des thèses que l'on connaît et qu'il convient de combattre. Pour Ramadan, en revanche, j'aimerais qu'on clarifie : qui est cet homme ? Qui le finance ? Qui est derrière lui ?»
«Spectacle». Député PS de l'Essonne, Manuel Valls établit, lui, un lien entre les deux invitations : «Inviter Le Pen et Ramadan à débattre avec Sarkozy, c'est faire du spectacle pour avoir de l'audie