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Libération

Mésentente gouvernementale sur l'oreille de Chirac

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publié le 20 novembre 2003 à 1h57
(mis à jour le 20 novembre 2003 à 1h57)

Quoi ? Jacques Chirac serait dur de la feuille ? «Oui», a gaffé hier matin Roselyne Bachelot, ministre de l'Ecologie, qui le voit même appareillé. Faux, a aussitôt répliqué l'Elysée, tout en reconnaissant que le chef de l'Etat a «peut-être testé» ces derniers temps un appareil auditif «pour son confort». Cette expérience n'aurait guère été «concluante». Une dénégation qui en dit long sur le tabou de l'Elysée autour de l'âge et de la santé du Président. Retour sur une journée pleine de malentendus.

Il n'y avait qu'elle pour commettre la bourde. Et elle n'a pas failli. Quand un journaliste demande à Roselyne Bachelot sur RTL, hier matin, si, comme le dit la rumeur, Jacques Chirac porte bien un «appareil auditif», elle répond : «Il me semble que oui.» Branle-bas de combat immédiat à l'Elysée. L'ancienne protégée de Jacques Chirac ­ elle était sa porte-parole pendant la campagne présidentielle ­ se fait copieusement engueuler. A la sortie du Conseil des ministres, assaillie par les questions, la ministre de l'Ecologie se tait, le visage blême. Dûment briefés par l'Elysée, certains de ses collègues se chargent de mettre le débat en sourdine. Interpellés dans la cour du Château, les uns font mine de ne pas entendre. D'autres, comme le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, prennent des airs outrés : «C'est l'affaire du Président. Cela ne me regarde pas, et je ne me permettrais pas de faire d'observations désobligeantes.» Certains élargissent le propos à la santé du Présiden