«La surdité, ce n'est pas "désobligeant". C'est un déficit qu'il faut corriger. Employer ce terme (comme Jean-Claude Aillagon, ndlr) à propos d'une prothèse auditive, c'est grave et c'est nul, surtout quand on fait du handicap une cause nationale», estime Pascal Bouroukhoff, président d'Entendre. Ce groupe d'audio-prothésistes a fait paraître la semaine passée un encart publicitaire dans lequel deux héros de BD s'interrogeaient sur l'hypothétique prothèse présidentielle : «Il paraît que notre président est appareillé», lançait le chat Sénéchal. «Quoi, le président est un ancien yé-yé ?», répondait le chien Cubitus.
«Nous avons réagi à une information de l'Express. On communique assez peu vers le grand public, mais là, c'était une bonne occasion de rebondir sur le tabou de la maladie, avec humour et sans agressivité», explique Pascal Bouroukhoff.
Un tabou bien français, selon lui. Ainsi, les ex-présidents américains Reagan et, plus récemment, Clinton n'ont jamais fait mystère de leurs prothèses auditives. «Si les Français sont trois fois moins équipés que la moyenne européenne, c'est que le tabou remonte jusqu'au sommet de l'Etat», insiste le président d'Entendre. Et surtout, ajoute-t-il, que «le remboursement est très faible». Olivier, jeune membre de la Fédération des sourds de France, n'est pas tant choqué qu'incrédule face à cette polémique : «Nous, on porte la surdité comme un étendard. Ce n'est pas une maladie honteuse. Si monsieur Chirac est gêné de dire qu'il est sourd,