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Libération

Sarkozy se paye le double discours de Ramadan

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Invité hier sur France 2, il a polémiqué avec l'intellectuel musulman.
publié le 21 novembre 2003 à 1h59

Nicolas Sarkozy, vedette cathodique. Le ministre de l'Intérieur était une nouvelle fois l'invité hier soir de 100 minutes pour convaincre, sur France 2. La chaîne n'a pas voulu changer une recette qui gagne : en décembre 2002, le passage du numéro 2 du gouvernement avait produit l'une des meilleures audiences. Hier, il a de nouveau affronté le président du FN, Jean-Marie Le Pen. Mais Olivier Mazerolle, directeur de l'information de la chaîne publique, avait ajouté un ingrédient plus remarqué encore : la présence du sulfureux intellectuel musulman Tariq Ramadan, accusé d'«antisémitisme» depuis la diffusion d'un de ses textes dans lequel il dénonçait les «intellectuels juifs» français soutenant Israël.

«Tribune». Le face-à-face était très attendu. Depuis plusieurs jours, la présence du petit-fils du fondateur des Frères musulmans a suscité la polémique (Libération d'hier). De nombreuses voix, à gauche comme à droite, mais aussi des associations juives ou laïques ont dénoncé la «tribune» offerte par Sarkozy au théoricien musulman. Devant son interlocuteur, il s'est montré pugnace, s'efforçant de le mettre devant ses contradictions. «Votre texte n'est pas une maladresse, c'est une faute, car les juifs ne sont pas les Auvergnats ou les Parisiens. Il y a eu la Shoah», a martelé Nicolas Sarkozy à un Tariq Ramadan qui assurait, de son côté, condamner «absolument l'antisémitisme», reconnaissant simplement un «déficit de formulation». Le ministre de l'Intérieur l'a ensuite interpellé s