Boutin superstar : les débats sur le RMI-RMA ont mis en vedette l'ex-candidate à l'élection présidentielle. Très critique sur le projet de loi, elle était pourtant chargée de le présenter à l'Assemblée nationale, comme rapporteure. Cela ne l'a pas empêchée de défendre, en commission et en séance, plusieurs amendements contre l'avis du gouvernement.
Insertion. Christine Boutin avait annoncé la couleur début octobre en déclarant que le revenu minimum d'activité «ne correspondait en aucune manière à la réalité des besoins de l'insertion». «Peut-être qu'en définitive, je ne serai pas le rapporteur», lançait-elle alors, au cours d'un colloque avec les associations d'insertion, mais «en tant que députée, quoi qu'il arrive, je me ferai le porte-parole de vos interrogations». Elle a tenu parole. Trublion de la droite, elle a été rejointe dans sa dénonciation des éventuelles dérives du RMA par un autre expert en matière d'indiscipline : le communiste Maxime Gremetz. De quoi agacer sérieusement les députés UMP, gentiment priés de voter contre les amendements Boutin. Mais, surtout, sans la braquer.
Car la décision de lui confier la charge de rapporteure avait été prise au plus haut. Raffarin n'a pas eu à se forcer : le Premier ministre chouchoute Boutin. Il lui avait déjà offert un rapport sur «L'isolement et la fragilisation du lien social». Fin septembre, il lui a permis de présenter solennellement son oeuvre à l'hôtel Matignon. Jacques Chirac, lui, l'a invitée le 29 octobre à déjeuner