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Libération

Sarkozy s'énerve, Raffarin sévit

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Le ministre de l'Intérieur n'a pas supporté les critiques de Bédier et Dutreil et a demandé à Matignon d'agir.
publié le 22 novembre 2003 à 2h00

Sarkozy intouchable ? Remonté à bloc par sa prestation télévisée à 100 minutes pour convaincre jeudi soir, le ministre de l'Intérieur n'est plus d'humeur à tolérer les commentaires acerbes. Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux PME, a fait les frais de sa colère, vendredi. Jusqu'à risquer de se faire virer du gouvernement.

Plutôt que de savourer son record d'audience (plus de 6 millions de téléspectateurs) et les nombreux coups de fil de félicitations qu'il a reçus (dont ceux de Jacques Chirac et de Jean-Pierre Raffarin), Sarkozy a poursuivi de sa vindicte ses collègues qui ont eu le malheur de le critiquer. A la lecture du Figaro, il s'est étranglé devant les propos de Pierre Bédier, secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice : «Sarko arrive à un moment où sa boulimie politique n'est plus au goût du jour.» Il a téléphoné au chef du gouvernement pour protester contre cette «agression». Le Premier ministre a calmé le jeu en lui expliquant que ces déclarations étaient antérieures à l'émission. La fureur de Sarkozy s'est ensuite retournée contre Renaud Dutreil. Interrogé par France 2 sur les ambitions présidentielles du premier flic de France, le secrétaire d'Etat aux PME a déclaré : «C'est très difficile de courir deux lièvres à la fois. Un ministre, c'est fait pour atteindre un certain nombre d'objectifs et notamment ceux qui ont été fixés par le président de la République. La seule chose à laquelle doit penser un ministre du gouvernement Raffarin, c'est rempli