Les Verts sont ainsi faits : dès lors qu'ils sont en assemblée générale, tout devient possible. Théoriquement soutenus par la majorité des militants, les dirigeants du parti ne sont jamais assurés de faire passer leurs propositions. On l'a vu ce week-end à Saint-Denis, à l'occasion du conseil national interrégional (Cnir, le parlement du parti) qui devait choisir les têtes de liste pour les élections européennes (lire encadré), puis désigner parmi elles un ou une «porte-parole».
Contre toute attente, la majorité des quelque 120 militants siégeant au Cnir n'a pas voulu du député européen Alain Lipietz, tête de liste en Ile-de-France, proche du secrétaire national Gilles Lemaire. Le porte-parolat a été confié à Gérard Onesta et à Hélène Flautre, têtes de liste respectivement dans le Nord et dans le Sud-Est. Quelques heures plus tôt, le Cnir avait infligé un autre camouflet à la direction en rejetant à l'unanimité sa proposition de supprimer de l'ordre du jour une motion de soutien critique à la Constitution européenne. Exaspéré par ces désaveux, Gilles Lemaire aurait envisagé, samedi soir, de démissionner. L'intéressé dément et son entourage s'efforçait hier de minimiser la crise.
Alain Lipietz, proche de Gilles Lemaire, assurait lui-même que sa non-désignation était au fond assez raisonnable : «Les militants ont jugé que je me débrouillerais très bien seul en Ile-de-France. Ils ont voté pour les candidats implantés dans des régions difficiles, le Nord et le Sud-Ouest, où les ch