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Libération

Brûler de la paperasse pour embaucher?

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500 000 postes de salariés espérés grâce au «chèque emploi petite entreprise».
publié le 25 novembre 2003 à 2h02

Une petite mesure pour un énorme chiffre : «500 000 salariés pourront être embauchés dès 2004 dans les entreprises de moins de dix (salariés, ndlr) grâce au chèque emploi petite entreprise», a claironné Jean-Pierre Raffarin, dimanche. L'idée est toute simple : «Remplacer une dizaine de déclarations annuelles par une seule au moment de l'embauche», résume un conseiller de Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux PME. Et expédier chaque mois les bulletins de salaire aux entreprises, leur retirant ainsi une charge administrative estimée par le cabinet de Renaud Dutreil à plus de 20 euros par salarié.

«Chiffre fantaisiste». Déjà envisagée à maintes reprises, cette mesure fait l'unanimité. Elle figurait dans un rapport sur la création d'entreprise du socialiste Jean-Marie Bockel, remis à Lionel Jospin, alors Premier ministre, en janvier 2001. «Simplifier les procédures administratives pour les entreprises, ça ne peut pas faire de mal», estime pour sa part Jacques Freyssinet, professeur émérite à l'université Panthéon-Sorbonne et spécialiste des questions d'emploi.

Pour autant, une majorité d'économistes juge le chiffre de créations d'emplois avancé par le Premier ministre «fantaisiste» ou «illusoire». «Cela signifierait qu'il existe en France une demande insatisfaite correspondant à la production de 500 000 personnes, observe Jacques Freyssinet. C'est complètement farfelu.» Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE, doute que «les difficultés administratives pénalisent l'emploi. Chiffrer la