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Libération

Raffarin chante la croissance pour la faire tomber du ciel

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publié le 25 novembre 2003 à 2h02

Il l'avait rêvé, il l'a annoncé : la croissance est de retour. Jean-Pierre Raffarin l'a déclaré «officiellement et solennellement» dimanche sur Europe 1. Une bouffée d'optimisme qui s'apparente à de l'autopersuasion. François Hollande, premier secrétaire du PS, ne s'est pas gêné pour noter hier sur les mêmes ondes que le Premier ministre cherchait «à se rassurer lui-même plutôt qu'à rassurer les Français».

Le chef du gouvernement, en baisse dans les sondages, voit sa politique économique jugée peu lisible et inefficace par une majorité de Français. Mauvais signe à quatre mois des élections régionales et cantonales. Il sait qu'il ne remontera pas la pente tant que le chômage augmente et que les plans sociaux se multiplient. «La courbe des sondages est indexée sur celle de la croissance», se répète-t-il, oubliant un peu vite le précédent d'Edouard Balladur, apprécié des Français lors de son séjour à Matignon de 1993 à 1995, alors que la conjoncture n'était pas fameuse.

Ces dernières semaines, la cellule économique de la rue de Varenne s'est mobilisée pour guetter les signes de reprise. La spectaculaire reprise de la croissance aux Etats-Unis et l'examen attentif du cas belge ­ un carrefour commercial dont la situation économique est censée avoir un temps d'avance sur celle du reste de l'Europe ­ ont convaincu le gouvernement que la France allait bientôt se tirer de l'ornière. Elle est «sortie de la période de décroissance pendant l'été», a précisé Jean-Pierre Raffarin dimanche,