Haro sur l'Elysée. Et pan sur Jacques Chirac. Nicolas Sarkozy avance de plus en plus à visage découvert. Il fait étalage de ses ambitions présidentielles pour 2007. Lundi soir, lors d'une rencontre publique avec François Hollande, le ministre de l'Intérieur a directement montré la porte de sortie au chef de l'Etat. Tout à son souhait de «faire respirer la démocratie», il a estimé qu'une fois «qu'on a donné ce que l'on se sent capable de donner pour son pays, pour sa ville, pour sa circonscription, il est sage, par une limitation dans le nombre de mandats dans le temps, qu'on laisse la place aux autres». Difficile d'être plus explicite. Au cas où Jacques Chirac n'aurait pas compris qu'à presque 75 ans en mai 2007, il sera grand temps pour lui de faire ses valises, Nicolas Sarkozy insiste : «Oui», il est favorable à «une limitation du nombre de mandats dans le temps», comme c'est le cas dans les «démocraties sages». Le numéro deux du gouvernement souhaiterait notamment que le président de la République ne puisse pas exercer plus de deux quinquennats. Tout ça, bien sûr, au nom de l'efficacité : «Quand on a le sentiment que le temps est compté, on agit plus et plus vite. Quand le mandat est illimité, on a ­ et c'est humain ­ comme volonté celle de durer», a-t-il déclaré lors de ce débat organisé par le Monde au théâtre du Rond-point, à Paris.

Pas de mystère. En fait, Nicolas Sarkozy a arrêté sa stratégie et se sent assez fort pour l'exprimer publiquement. Comme il l'avait indiqué