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Libération

Sur l'islam, il travaille sa différence.

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Pour ratisser plus large, Sarkozy se fait le chantre de la «discrimination positive».
publié le 26 novembre 2003 à 2h02

C'est la stratégie de la démarcation. Tout à son objectif élyséen, Nicolas Sarkozy sème les petits cailloux qui lui serviront, le jour venu, à justifier son échappée en solitaire. Après la double peine, l'opposition à une législation sur le voile, il a trouvé un autre moyen de faire entendre sa différence, sur les questions de société, par rapport au reste de son camp, Jacques Chirac en tête : la «discrimination positive». Jeudi dernier, sur France 2, il a expliqué que «les musulmans de France sont capables d'avoir de hauts fonctionnaires, des chercheurs, des médecins» si «on leur donne plus que les autres», et répété qu'il nommerait prochainement un haut fonctionnaire «musulman».

Prétendant tirer des leçons du 21 avril 2002, Jacques Chirac a demandé à ses ministres de promouvoir des personnalités issues de l'immigration à des postes élevés de la haute fonction publique. Mais il est plutôt partisan d'un «volontarisme actif» : «Le modèle américain n'est pas celui qu'il privilégie, ce n'est pas sa tasse de thé», indique un de ses proches. Matignon est sur la même longueur d'ondes. Dimanche sur Europe 1, Jean-Pierre Raffarin s'est montré réticent devant la terminologie employée par son ministre de l'Intérieur : «L'idée centrale, c'est d'aider les jeunes issus de l'immigration à trouver leur place dans la société. Je ne souhaite pas qu'on les qualifie par leur religion (...). On doit qualifier les gens par leur parcours.»

De nombreuses personnalités de droite n'ont pas caché leur