Jean-Pierre Raffarin n'est «pas sourd». Il l'a affirmé hier en ouvrant le débat à l'Assemblée nationale sur la ratification du traité d'élargissement de l'Union européenne pour rassurer les Français qui «s'interrogent» sur ce grand bond en avant de Quinze à Vingt-cinq. Mais ce «rendez-vous historique» est «une chance» et non «une menace», a insisté le Premier ministre. Avec l'arrivée, le 1er mai 2004, de huit pays d'Europe centrale et orientale, de Chypre et de Malte, «l'Europe devient un géant géopolitique et économique», a-t-il jugé en appelant à «une mobilisation française pour l'Europe».
Litanie souverainiste. L'heure de cette mobilisation n'avait visiblement pas sonné au Palais-Bourbon, où l'hémicycle était peuplé d'à peine plus de vingt députés. Seul sur le pied de guerre, le souverainiste Philippe de Villiers, parti pour trois heures de discours fleuve à la faveur d'une exception d'irrecevabilité et d'une question préalable. Une occasion trop belle pour le député de Vendée de se faire «le porte-parole de la France silencieuse, majoritaire, frustrée d'un grand débat et d'un référendum sur l'avenir de l'Europe». Il a jugé «prématuré de répondre à la question de l'élargissement», sans être sûr auparavant qu'on ne se dirige pas vers «une Europe élargie à la Turquie et sous l'empire d'une Constitution fédérale».
Répondant par avance à cette litanie souverainiste, l'UMP Pierre Lequiller, président de la délégation pour l'UE, a manifesté son «enthousiasme» et sa «joie de refer