A Bercy, l'ancien patron d'Usinor, Francis Mer, veut montrer l'exemple en introduisant dans son ministère des méthodes de rémunérations appliquées dans le privé. Christian Boulais, secrétaire national du Snui (Syndicat national unifié des impôts, membre du G10-Solidaires et principal syndicat de l'administration fiscale), explique pourquoi il conteste le principe d'une rémunération au mérite.
Comment la rémunération au mérite se met-elle en place au ministère de l'Economie et des Finances ?
Elle va d'abord s'appliquer aux plus hauts salaires, qui bénéficient déjà d'un système de primes. Puis cela s'étendra aux autres fonctionnaires, via un système de notation qui pourra accélérer l'avancement de manière importante, en créant des différences pouvant atteindre trois mois par an. La mise en application doit débuter dès le 1er janvier 2004.
Vous êtes hostiles au salaire au mérite. Mais l'efficacité du service public ne passe-t-elle pas par une certaine reconnaissance des performances individuelles ?
Tous les syndicats du ministère de l'Economie et des Finances, à l'exception peut-être de la CGC, refusent cette logique. Elle peut être extrêmement dangereuse, en raison de la nature régalienne de nos missions. Prenons l'exemple d'un vérificateur du contrôle fiscal. Comme va-t-on mesurer ses performances ? En lui versant un pourcentage sur les redressements qu'il opère ? Que deviendront l'équité et la neutralité du service public si la rémunération des agents est directement liée au mon