Comment causer salaires quand on n'a pas d'argent à donner ? C'est le problème auquel est confronté Jean-Paul Delevoye, qui reçoit cet après-midi les sept fédérations de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, CFTC et CFE-CGC). Signe de l'embarras du ministre de la Fonction publique, cette rencontre se tient avec dix jours de retard. En septembre, après avoir reçu les syndicats les uns après les autres, le ministre avait pourtant promis de leur répondre dès la «mi-novembre».
De toute façon, les syndicats ne se font aucune illusion. Ils s'attendent à ce que Jean-Paul Delevoye leur annonce que 2003 sera une année blanche ou presque. Et le projet de loi de finances pour 2004, adopté la semaine dernière par l'Assemblée, laisse lui aussi peu d'espoir pour des augmentations générales l'an prochain.
«Effondrement». «Je ne peux pas donner ce que je n'ai pas», avait prévenu le ministre de la Fonction publique il y a deux mois. Depuis le début de la semaine, Delevoye s'efforce de contourner les syndicats pour tenter de convaincre l'opinion qu'il est légitime de serrer la ceinture des fonctionnaires. «Il faut changer la vision que l'on a de l'Etat, que beaucoup considèrent comme un puits sans fond», a-t-il déclaré mardi dans un entretien à la Tribune. Et de préciser que, «même avec un indice bloqué à 0 %, la rémunération moyenne des agents continue de croître, puisqu'il y a une augmentation liée à l'ancienneté et aux promotions». Sans oublier le salaire au mérite, un dossier sur lequel