A double tour. Un an tout juste après sa création, l'UMP qui aspirait à être un nouvel objet dans le paysage politique s'apparente aujourd'hui à une succursale élargie du RPR, ultrapyramidale et solidement cadenassée autour de son chef, Alain Juppé. La formation chiraquienne qui tient aujourd'hui son conseil national à Villepinte en Seine-Saint-Denis donnera encore un tour de clé en faisant entériner par ses cadres une série d'«amendements au règlement intérieur» qui visent à enterrer ce qui était censé constituer la nouveauté démocratique de l'UMP : l'existence de courants internes dotés de moyens financiers propres.

Antagoniste. Sur fond de guerre larvée entre Nicolas Sarkozy et le clan Chirac-Juppé-Raffarin, cette réunion de «famille» verra aussi l'UMP tenter de dégager une position sur la question du voile et le besoin ou non de légiférer. Après une table ronde sur la laïcité, les quelque 1 500 membres du conseil national seront invités à voter sur une série de propositions. Il s'agira surtout de concilier les positions antagonistes d'Alain Juppé, favorable à une nouvelle loi, et du ministre de l'Intérieur, qui y est contre. Pour tenter de trouver un compromis, ils se sont parlé deux fois au téléphone ces derniers jours. Selon l'un de ses proches, Nicolas Sarkozy ne veut pas entendre parler de tout ce qui pourrait s'apparenter à «une loi de prohibition» susceptible de donner le sentiment d'agir «contre les religions». Mais il ne serait pas hostile à ce qu'on donne une val