Rien pour 2003, un modeste 0,5 % au 1er janvier 2004 : la faiblesse de l'augmentation de salaire des fonctionnaires annoncée hier par Jean-Paul Delevoye a provoqué un tollé chez les syndicats. Gérard Aschiéri (FSU) est sorti «très en colère» de la réunion. «Ahurissant», s'est exclamée Marie-Claude Kervella (CFDT) : «C'est caricatural et scandaleux quand on sait qu'il y a beaucoup de bas salaires dans la fonction publique.» Et Bernard Lhubert (CGT) parle de «nouvelle provocation, après la réforme des retraites et la suppression du lundi de Pentecôte».
«Pour le gouvernement, les fonctionnaires ne sont visiblement qu'une variable d'ajustement», a renchéri Charles Bonissol (CGC). Hervé Baro (Unsa) a rappelé que «cela fait au moins quarante ans que nous n'avions pas connu une telle situation». «Le ministre est en train de se couper des fonctionnaires», estime Michel Picard (CFTC), et, pour Gérard Noguès (FO), «le gouvernement démontre une nouvelle fois son mépris».
Les dernières négociations salariales avaient échoué en janvier 2001 et le ministre de l'époque, Michel Sapin, avait fixé par décret l'augmentation à 0,5 % en 2000, 1,2 % en 2001 et 1,3 % en 2002. Nettement moins que l'inflation : pour les organisations syndicales, la perte de pouvoir d'achat a été donc d'au moins 3 %.
Dans ce contexte, les retraités s'en sortent plutôt moins mal que les actifs : à compter du 1er janvier 2004, la réforme des retraites prévoit que leur pension ne sera plus alignée sur le salaire mais sur l