Tous unis contre François Bayrou. Vendredi à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le conseil national de l'UMP a définitivement enterré les courants pourtant promis lors de la fondation du parti chiraquien, il y a un an et s'est refait une santé en tapant franchement sur l'UDF, qui a décidé de partir sur des listes séparées dans la plupart des régions, en mars prochain. Entourés de la quasi-totalité des têtes de listes UMP aux régionales, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin ont dit tout le mal qu'ils pensaient de la stratégie arrêtée par François Bayrou. «La division est la prime à l'extrémisme», a martelé le Premier ministre, qui avait pourtant à ses côtés Jean-Pierre Soisson (Bourgogne) et Jacques Blanc (Languedoc-Roussillon), élus avec les voix du FN en 1998. Ce qui n'a pas empêché Raffarin de se présenter en rempart anti-FN : «Cette fois, il va falloir combattre les deux Le Pen (Jean-Marie, ndlr) en Paca et (Marine, ndlr) en Ile-de-France.»
«Désuet». Pour défendre son choix de faire cavalier seul au premier tour des régionales, Bayrou répète qu'il peut séduire les «déçus du gouvernement» et les empêcher de voter à l'extrême droite. Ce n'est pas l'avis d'Alain Juppé : «La fameuse tactique du "ratisser large" me semble aujourd'hui tout à fait désuète. Elle risque de nous conduire à l'échec.» L'UMP garde donc «la main tendue» vers son partenaire, «même si les crampes commencent à se faire sentir !» (lire ci-dessous). Pour convaincre les centristes de passer un «pacte de major