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Libération

Chez les socialistes, le respect du chef n'est plus ce qu'il était

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publié le 29 novembre 2003 à 2h06

«L'autorité ne se décrète pas. Elle se conquiert. L'ambiance en ce moment est délétère.» De qui, de quoi parle Julien Dray, le porte-parole du Parti socialiste, ce lundi 24 novembre ? De François Hollande et du PS ? Il aurait pu. Le député de l'Essonne cible ce jour-là le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Mais il reconnaît que le premier secrétaire du PS lui aussi «traverse des turbulences». Hollande doit «reprendre la main», admet-on aussi dans l'entourage même du député de la Corrèze. Le député de l'Isère, André Vallini, qui le défend pourtant bec et ongles, admet qu'il devrait faire preuve «d'un peu plus d'autorité». Un autre dirigeant du PS se montre plus cruel : «Sa tâche est déjà suffisamment dure pour ne pas lui compliquer plus la vie.» Six ans après avoir succédé à Lionel Jospin à la tête du PS, quelques mois après avoir été confirmé ­ plus largement que prévu ­ à son poste lors du congrès de Dijon, en mai, François Hollande peine toujours à s'imposer comme le véritable patron des socialistes. Après un novembre pourri, sa fin d'année s'annonce difficile. Pour au moins quatre raisons.

L'envol des présidentiables. Laurent Fabius, d'abord, Dominique Strauss-Kahn, ensuite, sont entrés en piste pour la présidentielle de 2007. Premier effet mécanique : ils ont laissé le premier secrétaire dans la cour de la rue de Solférino, pendant qu'eux cherchent à s'épanouir dans celle des grands. Hollande assure ne pas en prendre ombrage, convaincu que les deux «éléphants» sont p