Cap sur le social en attendant le retour de la croissance. Le mois dernier, lors d'un déplacement à Valenciennes, Jacques Chirac avait remis au goût du jour le thème de la «fracture sociale» en visitant des quartiers sensibles. Vendredi soir, à Paris, il s'est rendu dans les locaux du Samu social pour fêter les dix ans de cet organisme qu'il a contribué à créer (lire ci-dessous). «En voyant la place essentielle occupée par le Samu social dans l'aide aux plus vulnérables, je me dis que nous avions raison, que nous avons bien fait», s'est-il félicité. Le chef de l'Etat a souhaité que l'exclusion soit «un combat au coeur de l'action publique mais aussi de l'engagement de nos concitoyens». Lyrique, il a aussi évoqué «ces naufragés de l'existence dont les amarres avec l'humanité, usées par les tempêtes de la vie, ont fini par se rompre».
Mais, avec Chirac, la politique reprend vite ses droits. Surtout lorsqu'il s'agit de moucher Nicolas Sarkozy qui lui a conseillé en début de semaine de «laisser sa place aux autres». Et au détour de son discours, le président de la République a pris le contre-pied de son ministre de l'Intérieur en louant «l'action des maraudes du Samu social, qui s'est substituée au ramassage des indigents». Et a apporté son soutien aux méthodes «réfléchies, professionnelles» de l'organisme, qui «reposent sur une connaissance approfondie de la grande exclusion».
Ces propos n'ont rien d'anodin. Début novembre, une violente polémique a opposé Xavier Emmanuelli, fonda