Attac, c'est flou. Pouvoir ou contre-pouvoir ? Association ou mouvement ? Réseau horizontal ou structure pyramidale ? L'assemblée générale annuelle d'Attac-France, qui s'est tenue samedi dans des locaux de l'université de Nanterre (Hauts-de-Seine), n'a pas tranché les différends stratégiques et organisationnels internes à l'association mère de l'altermondialisme, forte d'environ 30 000 adhérents. La direction d'Attac s'est donné cinq mois pour définir les contours de sa «nouvelle étape». En attendant, la crise identitaire est patente.
Dérobade. Notamment au sommet de l'organisation. A la tribune, en conclusion de l'AG, Jacques Nikonoff fait mine de s'interroger. «Au départ (il y a cinq ans, ndlr), le mouvement ne devait pas s'occuper du pouvoir mais de construire seulement des contre-pouvoirs. Cette question doit être rouverte», affirme le président de l'association. Puis il y répond, en deux temps. D'abord en fustigeant «l'ensemble des politiques qui se sont dérobés» face à la mondialisation et en stigmatisant «la débâcle de la gauche plurielle», incapable de mener «une analyse approfondie» de l'échec du 21 avril 2002. Ensuite en lançant aux délégués réunis : «N'ayons pas peur du politique, parce que c'est le lieu du pouvoir. Il faut réinventer le politique, bâtir de nouveaux lieux et de nouvelles organisations du pouvoir.» L'instant d'après, il ajoute : «Attac se trouve dans le débat politique. Mais elle n'est pas un parti et ne le deviendra pas.»
Décryptage d'un dirigeant d