Idéalistes contre pragmatiques, radicaux contre réformistes. Samedi, deux visions de l'écologie politique se sont, une fois de plus, affrontées en assemblée générale des Verts. Invités à arrêter leur stratégie électorale pour les régionales de mars 2004, les militants franciliens, rassemblés à Paris dans l'amphithéâtre de la Cité des sciences, ont choisi l'union avec les socialistes dès le premier tour. Il n'y aura pas de liste verte autonome comme le souhaitait le secrétaire national Gilles Lemaire. Et comme l'avait «recommandé» le parlement du parti (Cnir), en juin. Pour combattre la contagion «autonomiste», le PS a mis sur la table des propositions alléchantes, faisant des Verts son premier partenaire, devant le PCF. Cette stratégie a payé ce week-end : en Ile-de-France où se concentrent plus de 25 % des 8 500 militants verts, mais aussi dans le Centre et en Languedoc-Roussillon (lire ci-contre). Hier, François Hollande, premier secrétaire du PS, a salué un «tournant historique».
Longue marche. Un tournant douloureux. Dans une ambiance tendue, devant 600 militants, plusieurs dizaines d'orateurs se sont vivement, parfois passionnément, engagés pour la défense de l'union ou de l'autonomie. A l'évidence, il ne s'agissait pas seulement de vanter les mérites d'une stratégie électorale. Cette assemblée était aussi l'occasion d'un questionnement collectif sur la raison d'être et les ambitions des Verts. Pour l'ex-maoïste Alain Lipietz, partisan de l'autonomie, les Verts ont vocat