Qu'est-ce qui fait le lien entre la lutte pour l'emploi, la réforme de l'impôt sur la fortune et une future amnistie fiscale ? La valeur travail ! C'est du moins l'opinion de Gilles Carrez, député UMP et membre du club raffarinien Dialogue et Initiatives, qui a rédigé un rapport intitulé «Revaloriser le travail plutôt que l'impôt». Le rapporteur général du Budget à l'Assemblée pense avoir trouvé la martingale qui peut donner une cohérence à l'action de la majorité : «La valeur travail, écrit-il, représente un projet politique.» La revaloriser «constitue donc une nécessité pour une droite moderne et populaire, parce que le travail est un fondement de notre culture humaniste et libérale». Contacté par Libération, l'auteur oppose ce discours à celui de la gauche «ambiguë» sur la question : «Tantôt elle valorise le travail, tantôt elle l'assimile à une aliénation.» Pourtant, le député évite de tirer sur les 35 heures et, plus lucidement, critique «30 années de politique malthusienne en matière d'emploi héritée de la crise économique».
Dumping. Son rapport contient néanmoins une suggestion explosive : une amnistie fiscale, au nom, toujours, du travail : «Elle pourrait faire revenir en France de nombreux entrepreneurs expatriés ainsi que des dizaines de milliards d'euros qui permettraient de développer la croissance et l'emploi.» Le rapporteur du Budget autoriserait le rapatriement des capitaux, contre une «amende forfaitaire», présentée comme une «exigence de justice», très faible