Le scénario cauchemar de Jacques Chirac est devenu réalité. Un an et demi seulement après sa réélection, la bataille pour sa succession a démarré. Pire encore pour l'Elysée, l'âge du Président 71 ans depuis samedi a fait irruption dans le débat public avec la polémique autour de sa prothèse auditive attisée par la «gaffe» de Roselyne Bachelot. Nicolas Sarkozy qui, avec Jacques Chirac comme avec beaucoup d'autres, ne connaît que le rapport de forces, a aussitôt flairé la faille. Le ministre de l'Intérieur s'est empressé de réclamer, la semaine dernière, une limitation de la durée de l'exercice présidentiel à deux quinquennats. A coups de phrases assassines, le numéro 2 du gouvernement s'est appliqué à attirer l'attention sur la longévité de Chirac au sommet du pouvoir («je crois que les carrières politiques qui durent toute une vie appartiennent au passé»), mais aussi sur sa manière de gouverner («quand on a le sentiment que le temps est compté, on agit plus et plus vite. Quand le mandat est illimité, on a et c'est humain comme volonté celle de durer»). Déroutés par ces attaques, le premier cercle chiraquien et l'Elysée ont encaissé sans trop réagir. Et, comme souvent lorsque le patron même de la Chiraquie est visé, c'est le fidèle Jean-Louis Debré qui s'y est collé pour souhaiter, dans le Figaro, que «Jacques Chirac se représente en 2007».
Anachronisme. Fin provisoire du débat ? Sûrement pas. D'autant que Sarkozy a rendu public un sujet qui inquiète à voix basse la ma