Pour finir l'année, le gouvernement fait les poches. Cet après-midi, l'Assemblée nationale examine le projet de loi de finances rectificative pour l'année 2003, ce qui revient, en bonne doctrine budgétaire à solder les comptes. Un exercice particulièrement ardu car la crise économique a laminé les recettes de l'Etat. Il a manqué cette année pas moins de 9,5 milliards d'euros, dont 7,5 milliards de rentrées fiscales. Résultat, le déficit budgétaire s'élève à la somme record de 54,1 milliards d'euros, et atteindra même, compte tenu de reports de crédits de 2002 sur 2003, le total de 56 milliards. Un chiffre à comparer avec les 44,6 milliards d'euros inscrits dans la loi de finances initiale...
Bondir. Une telle dérive fait bondir Didier Migaud, député PS et ancien rapporteur du budget : «Cela prouve bien l'insincérité du budget présenté par le gouvernement [à l'automne 2002.] Le gouvernement ne mérite pas le brevet de bonne gestion qu'il se décerne.» Selon lui, il aurait dû, dès le printemps, lorsque la prévision de croissance s'est révélée fausse, présenter un collectif budgétaire.
Gilles Carrez, rapporteur (UMP) du budget, préfère voir dans ce collectif 2003, l'accomplissement de «la maîtrise des dépenses». Les chiffres ne lui donnent pas tort : Alain Lambert, ministre délégué au Budget, a tenu son pari de maintenir la norme de dépenses aux alentours de 273 milliards d'euros. Une performance dans les annales budgétaires. Mais à quel prix ! En trois étapes, le gouvernement a en