L'hiver approche et la majorité cherche dans toutes les poches pour trouver de la menue (et grosse) monnaie. La droite UMP-UDF n'a ainsi rien trouvé de mieux que d'instituer une sorte de vignette sur les caravanes des gens du voyage, à l'occasion de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi de finances rectificative pour 2003. Prenant prétexte que les itinérants ne payent pas, et pour cause, de taxe d'habitation, Jérôme Chartier (UMP) a fait adopter par la commission des finances un amendement au collectif créant une «taxe annuelle de résidence sur les caravanes». L'assiette de l'impôt, explique l'amendement, est «constituée du poids à vide de la résidence terrestre, telle que portée sur le certificat d'immatriculation de la résidence mobile». En fait, explique Gilles Carrez, les manouches «devront acquitter une sorte de vignette, perçue par l'Etat, et rétrocédée aux communes pour l'aménagement de zones d'accueil des gens du voyage». Une véritable tuyauterie fiscale et beaucoup d'ennuis à prévoir pour les intéressés, pour rapporter à l'Etat quelques millions d'euros au maximum.
Mais il y a des poches plus profondes. Pour combler le déficit du Bapsa (budget annexe des prestations sociales agricoles), le gouvernement avait imaginé un prélèvement de 177 millions d'euros sur les réserves de quatre organismes dépendant des céréaliers. Parmi ceux-ci, l'Institut Arvalis, organisme de recherche appliquée, voyait disparaître 79 millions d'euros, soit l'ensemble de ses réserves