La Marine nationale veut bien d'un second porte-avions, mais surtout pas nucléaire. Alors que les sénateurs examinent aujourd'hui le budget de la Défense, le débat continue de faire rage dans les milieux navals sur le mode de propulsion du futur «petit frère» du Charles-de-Gaulle. La commande doit être passée en 2005. Avec, en arrière-plan, l'idée d'une coopération avec le Royaume-Uni, qui souhaite construire deux porte-avions non nucléaires. Un tel programme franco-britannique aurait grande allure, au moment où les deux pays vont célébrer le centenaire de l'Entente cordiale (1).
Maintenance. «Tout le monde sait que la Marine n'a aucune préférence» répète, sourire aux lèvres, le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Jean-Louis Battet. Joli mensonge. Car la Marine a fait ses comptes. S'il n'est guère plus coûteux à l'achat, le nucléaire revient beaucoup plus cher en «coût de possession», c'est-à-dire en frais de maintenance, de sécurité et de personnel. Contrairement au moteur d'un bateau classique, on ne peut jamais éteindre un réacteur nucléaire. Même lors des longues périodes à quai, des équipes d'atomiciens, une denrée rare dans la Marine, doivent se relayer en permanence pour le surveiller.
D'autant que la propulsion nucléaire, qui présente de grands avantages en matière d'autonomie, pose parfois de sérieux problèmes, comme les militaires l'ont découvert avec le Charles-de-Gaulle : franchir le canal de Suez coûte plus cher, faire escale dans des ports étrangers demande