Menu
Libération

Offensive pour le service minimum

Article réservé aux abonnés
Le ministre des Transports gagne du temps face à l'UMP qui veut limiter de droit de grève.
publié le 5 décembre 2003 à 2h12

Le spectre des grandes grèves de 1995 agite encore la droite. Depuis une semaine, Gilles de Robien, ministre (UDF) des Transports, doit faire face à une offensive de l'UMP pour instaurer «en urgence» le service minimum dans les transports publics. Hier, Robert Lecou, député (UMP) de l'Hérault, a présenté un rapport sur «le service minimum dans les services publics en Europe» pour mieux dénoncer l'exception française qui fait du droit de grève un principe constitutionnel.

Impatience. L'UMP a même lancé un ultimatum au seul ministre centriste du gouvernement Raffarin pour qu'il applique la promesse électorale de Jacques Chirac : «Dans un délai de neuf mois», dit le texte adopté vendredi dernier par le conseil national de l'UMP. «Dans six mois», a renchéri lundi Jacques Barrot, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, pour qui «la France ne peut pas rester comme ça, dans une sorte d'attente pour toute une série de gens qui ont le droit d'aller travailler ou de passer un examen».

Pression. Le même Barrot a décidé de consacrer la «niche» parlementaire de son parti, mardi, à un débat sur le service minimum. Le gouvernement a cependant pris la précaution de ne pas demander de vote après ce débat, tant les députés UMP et UDF sont remontés sur le sujet. «Si un groupe, quel qu'il soit, poussait à la précipitation, il serait responsable de l'échec d'un processus de rapprochement des points de vue qui est en cours», a estimé Gilles de Robien dans un entretien publié hier dans le F